Art de vivre

Entretenir son jardin – la permaculture

Mireille, responsable de l’accueil à notre siège social de la Rochebeaucourt et assistante commerciale, nous parle aujourd’hui d’un concept qui lui tient à cœur : la permaculture !

 Qu’est-ce que la permaculture ? 

La permaculture n’est pas qu’une technique, c’est plutôt un concept, voire une philosophie, basé sur le bien-être de l’Homme, la préservation de la nature et le partage équitable dans la société. Le terme « permaculture » a été inventé par 2 environnementalistes australiens, Bill Mollison et David Holmgren, dans les années 1970 et est une contraction des termes anglais « permanent agriculture » : l’agriculture permanente.

Si je devais vous donner les principes essentiels de cette forme d’agriculture, je dirais :

1/ Travailler avec la nature, et non pas contre elle : on imite la nature et on prend en compte toute la biodiversité.

2/ Concevoir sa vie dans le respect et l’harmonie avec la nature (logement, nourriture, habillement, relations avec les autres) : le design et la conception font partie des éléments de réflexion essentiels en permaculture car on prend en compte l’emplacement de la maison, du jardin, du poulailler, de la ruche, d’une mare et des arbres pour répondre au mieux aux besoins de l’homme, des animaux et des plantes. Il y a ainsi beaucoup de permaculteurs qui recherchent l’autonomie alimentaire et énergétique !

3/ Observer la nature pour mieux vivre en harmonie avec elle : avant de concevoir son espace de vie et de culture, on observe le lieu et les plantes autochtones, ce qui donne beaucoup d’informations sur la nature du sol, l’exposition, les vents, les zones plus sèches ou plus humides.

Quelles sont les techniques que tu utilises dans ton jardin en permaculture ?

1/ Je garde toujours le sol couvert pour obtenir un « sol vivant »

J’apporte une attention toute particulière à mon sol : il s’agit de jardiner sur un sol vivant et de ne plus utiliser de pesticide ni d’engrais. C’est l’apport régulier de nombreuses matières qui existent déjà autour de mon potager qui va enrichir la terre : c’est à la fois une nourriture et une couverture qui le protège des intempéries ! Je le couvre, par exemple, de feuilles mortes, d’herbes de la tonte de pelouse ou encore de paille. Il est également possible d’utiliser les engrais verts comme la phacélie, le trèfle ou la moutarde.

2/ Je ne laboure pas le sol

Ce sont en effet les vers de terre et autres organismes vivants dans le sol qui font ce travail de labour à notre place ! Si besoin, on peut aérer la terre avec une grelinette ou une fourche bêche avant de commencer les plantations.

3/ J’utilise les associations de plantes

J’ajoute de l’ail au milieu des fraises, des œillets d’indes près des tomates, de la menthe près des choux, etc… les condimentaires et les fleurs attirent les pollinisateurs et dégagent aussi des odeurs qui permettent d’éloigner certains insectes prédateurs !

4/ Je fais des buttes de culture en lasagne

Je fais une base en rondins/branches qui permettra de retenir l’eau, je recouvre ces branchages en alternant les couches de matière verte et de matière brune puis je recouvre d’une couche de terre de jardin et compost. Enfin, je recouvre d’un bon paillage pour garder une terre humide.

Culture en lasagne

 Quels sont les avantages de ces techniques ?

Elles permettent d’améliorer la qualité du sol de mon potager et d’éviter les attaques d’insectes et de champignons sans « intrants » chimiques (engrais à acheter dans le commerce) et sans pesticides : c’est à la fois écologique et économique !

Elles me permettent également de moins arroser et d’avoir moins de difficulté pour arracher les mauvaises herbes ou plantes indésirables.

Quelles en sont les inconvénients / contraintes ?

La première chose c’est que toutes ces méthodes sont relativement nouvelles, je ne peux donc pas m’appuyer sur l’expérience de ma famille et de mes voisins jardiniers. Il n’est également pas toujours facile de trouver le bon équilibre biologique et de protéger ses cultures des différents ravages (attaques de mildiou ou d’insectes, plants dévorés par les limaces).

Pourquoi avoir personnellement choisi ce mode culture ?

Je suis encore une apprentie jardinière et le hasard de mes recherches sur internet en tapant « que faire au jardin en mars » m’a conduit vers les vidéos de Damien DEKARZ « Permaculture, Agroécologie, etc… ». Il présente son travail et cet état d’esprit de la permaculture avec beaucoup de clarté et de simplicité. Cela m’a vraiment donné envie de mettre en pratique ses méthodes. Je me suis rapidement prise de passion pour la permaculture et j’ai acheté des ouvrages expliquant cette démarche. Récemment, j’ai découvert une permacultrice, Maud du Jardin d’Alekil, qui partage sa passion avec beaucoup de générosité !

Qu’est-ce que tu aimes dans ce mode ?

J’aime l’aspect écologique et respectueux de l’environnement, l’aspect global de cette approche qui va bien au-delà du jardinage et la nouveauté de ces méthodes, pratiquées par des jeunes qui apportent beaucoup d’espoir car ils ne se contentent pas de dire mais passent à l’action pour protéger la nature et la biodiversité, chacun dans sa région et avec ses contraintes !

J’ai appris beaucoup de choses en m’intéressant à la permaculture, sur la vie du sol, les associations de plantes, la gestion de l’eau, la production de sa propre énergie, la technique pour faire des semis ou encore sur les échanges de graines et de plantes.

Je vois aujourd’hui la nature avec un œil différent : les herbes qui me gênaient avant ne sont plus un obstacle mais une ressource, les branches que je taille deviennent mon trésor pour faire du broyat et couvrir mon sol, etc…Tout est « recyclable » ! Et cela me fait penser à la célèbre phrase du chimiste et philosophe Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794) « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Et vous, êtes-vous prêts à vous lancer dans l’aventure permaculture ?